Kaouther Ben Hania fait vibrer Doha et Le Caire avec « The Voice of Hind Rajab »

Après avoir marqué les esprits à la Mostra de Venise, où il a décroché le Lion d’argent – Grand Prix du Jury, le film tunisien « The Voice of Hind Rajab » poursuit son impressionnant parcours international. Réalisé par Kaouther Ben Hania, ce docufiction, candidat officiel de la Tunisie aux Oscars 2026, vient d’être annoncé comme film d’ouverture du Festival du film de Doha (20-28 novembre 2025) et film de clôture du Festival international du film du Caire (12-21 novembre 2025).
Une trajectoire couronnée de distinctions
Présenté en avant-première mondiale à Venise, le long-métrage a séduit jury et public, récoltant, en plus du Lion d’argent, six prix parallèles et une ovation de 23 minutes. La critique internationale l’a déjà qualifié de « film le plus puissant et le plus urgent de l’année », porté par un casting palestinien composé notamment de Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et Saja Kilani.
Son message a également conquis des stars hollywoodiennes de renom comme Brad Pitt, Joaquin Phoenix et Rooney Mara, qui en sont les producteurs exécutifs. Après Venise, le film a enchaîné les sélections prestigieuses : Toronto, San Sebastián, Londres… avant de faire escale à Tunis pour une avant-première nationale le 10 septembre. Depuis le 17 septembre, il est à l’affiche dans plusieurs salles tunisiennes.
Une histoire vraie, un symbole universel
Inspiré d’un drame réel, « The Voice of Hind Rajab » retrace les ultimes instants de Hind, fillette palestinienne de six ans tuée à Gaza en 2024. Piégée dans une voiture après avoir perdu toute sa famille sous les bombardements, la petite avait lancé un appel désespéré à la Croix-Rouge palestinienne. Ce témoignage vocal, bouleversant, constitue la matière première du film, qui mêle habilement fiction et documentaire.
Le Doha Film Institute parle d’un « drame puissant » qui transcende les frontières : « L’histoire de Hind n’est pas seulement celle d’une perte inimaginable, c’est un appel à la compassion et à la justice ».
Un engagement cinématographique et politique
La sélection du film comme ouverture à Doha et clôture au Caire n’est pas anodine. « C’est une œuvre profondément émouvante qui démontre comment l’art peut servir de voix pour la justice et la liberté », souligne Hussein Fahmy, président du CIFF. Pour le directeur artistique Mohamed Tarek, « cette clôture consacre le rôle du cinéma arabe dans la transmission de la voix palestinienne au monde ».
Avec ses 89 minutes d’intensité, Kaouther Ben Hania propose un huis clos saisissant, transformant la voix d’une enfant en un cri universel contre l’indifférence. À travers ce film, la Tunisie inscrit son nom dans la carte mondiale du cinéma engagé, tout en ravivant la mémoire collective autour de Gaza et de la cause palestinienne.